Le label BBCA Quartier est prêt !

Article publié le 04/10/2022

Une nouvelle page dans l’évaluation des quartiers bas carbone

Un cycle amorcé il y a 5 ans se termine : de l’idée initiale d’élargir le périmètre de nos réflexions bas-carbone au-delà du simple bâtiment, avec l’association BBCA, le CSTB et le soutien de BNP Real Estate, en passant par un projet de recherche de 3 ans financé par l’Ademe et un consortium élargi [1], nous avons beaucoup travaillé ces 9 derniers mois pour aboutir à un label bas-carbone complet à l’échelle des quartiers, le label BBCA Quartier ! (sortie prévue dans quelques jours)

L'aménagement bas carbone : un double enjeu

Le fil conducteur du label proposé s’attaque ainsi avec ambition au double enjeu de la conception d’un quartier (traduit par un double périmètre) : décarboner l’aménagement ET offrir un cadre de vie bas carbone.

Décarboner l’aménagement, c’est évident, fait référence au geste constructif et toutes les mesures techniques qui peuvent y être associées, et qui sont de la responsabilité directe des acteurs de la chaîne de l’aménagement. Il s’agit notamment de concevoir des bâtiments et formes urbaines consommant peu d’énergie, avec des modes constructifs bas carbone
Offrir un cadre de vie bas carbone, c’est la grande nouveauté, évoque toutes les leviers qu’il est possible d’activer à l’échelle d’un quartier pour faciliter et encourager la transition des usagers et habitants. Il s’agit de leur donner la possibilité de disposer de services de base proximité de chez eux, de se déplacer via des modes actifs collectifs en allouant des espaces à des programmes favorisant une consommation bas-carbone : ressourceries et repair café pour réemployer plutôt que d’acheter neuf, offre alimentation plus végétale… Presque tout est à inventer sur ce plan !

Une méthode innovante

Co-conçu avec le CSTB et le soutien de BNP Real Estate et Bouygues Immobilier, le référentiel complet sortira dans quelques semaines, mais l’on peut déjà revoir la présentation officielle au SIBCA ce jeudi 22/09.

Sinon, voici quelques points clefs à retenir :

Les principes de calcul de chaque poste contributeur à l’ACV du Quartier se calquent sur la méthode Quartier Energie Carbone, dont la récente mise à jour est disponible sur le site de l’Ademe.
La principale évolution réside dans des nouveaux indicateurs de performance carbone nommés “IcQ” (pour Impact Carbone Quartier) qui matérialisent les différents champs d’action possibles, des collectivités aux utilisateurs finaux, en passant par le triptyque aménageur/promoteur/constructeur.
Dans l’optique de capturer le service rendu et de caractériser l’impact carbone des usages, l’usager est placé au centre de la méthode. Il est inclus dans la mesure même des émissions. Les différents IcQ sont donc exprimés en kilogrammes de CO2e par usager équivalent (un usager “moyen” du quartier, tous usages confondus) et par an. L’indicateur “empreinte habitant” (en tCO2e/habitant/an) s’applique lui aux résidents du quartier, et permet de projeter l’empreinte individuelle calculable par tout un chacun.
Pour chacun de ces indicateurs, des plafonds d’émission fixés dans le référentiel, sont à respecter

S'inscrire dans le temps long de l'aménagement

Pour cela, un processus de certification en plusieurs étapes adaptées au temps long de la fabrique urbaine, est mis en place pour permettre d’activer et valoriser les leviers de décarbonation les plus efficaces le plus tôt possible.

C’est en effet un constat partagé par tous les acteurs : il est primordial d’estimer les émissions d’un projet d’aménagement dès les premières réflexions amont et d’envisager des scénarios alternatifs, car la localisation et la programmation fixent une part importante des émissions futures.

Et plus encore

Le label BBCA Quartier, c’est également

des valeurs par défaut (voir aussi ici)
des exigences techniques pour les outils d’évaluation, dont Urbanprint représente aujourd’hui la référence.
un cadre d’exploration et de documentation du bénéfice carbone associés à de nouveaux leviers de décarbonation que pourra proposer chaque opération d’aménagement. Le label ouvre ainsi la porte à des évolutions futures, pour suivre le raffinement des outils de quantification et invite tous les acteurs à y participer.

Nous le martelons depuis longtemps, mais il est désormais possible de calculer et valoriser les efforts mis en œuvre :

il faut désormais aller plus loin que la question des matériaux et de l’énergie des bâtiments que l’on construit !

Suite au lancement de ce label, un nouveau cycle va pouvoir démarrer afin de susciter l’intérêt d’une communauté d’acteurs que nous espérons dynamique et collégiale. Déployer ce label et former les acteurs de la ville en quête d’exemplarité bas-carbone, faire vivre sa méthode et collecter les retours d’expérience pratiques et méthodologiques, encourager l’application de la démarche à toutes les échelles urbaines : en bref, lui donner toute sa place dans la stratégie nationale bas carbone.

Un article plus complet sera mis en ligne lors de la publication de la méthode.

Un grand merci à l’équipe projet :

Rémi Babut
François Consigny
Louise Gontier
Guillaume Meunier
Jocelyn Urvoy

Adélaïde Aublet
Félix Dubois
Emilien Paron

et bien évidemment l’association BBCA, BNP Real Estate, Bouygues Immobilier et UrbanEra et les contributeurs des workshops de travail.

[1] CSTB, Elioth, l’Alliance HQE-GBC, Efficacity, Effinergie, Certivéa, l’Association BBCA et Atlantech, avec la participation au Comité de Pilotage du ministère de la Transition Ecologique et 8 quartiers pilotes